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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 06:41

Ce qui sert de convention collective à mon entreprise assure une bonne protection aux salariés. Je m'en félicite, même si cela m'a posé quelques problèmes dans ma mission de management. Cela évite de sombrer dans la facilité... Parfois, cela maintient des relation sociales d'un autre âge.

En début d'année, le syndicat (il y en a plusieurs, mais dans le cas qui nous occupe il n'y en a qu'un qui compte) décide de relayer une revendication des salariés sur "la reconnaissance". Dans un premier temps, la direction ignore un peu cette demande, la mettant sur le compte de la gesticulation saisonnière. Finalement en discutant un peu avec les équipes de travail, on s'aperçoit qu'il y a bien un malaise. Il y a bien une demande de "Pognon". La Direction accepte le principe de discussions dans le cadre d'un groupe de travail, où chaque équipe est représentée, comme le prévoit des accords signés lors l'aménagement du temps de travail.

La discussion traine un peu. C'est normal, le dialogue social, il faut toujours lui donner un peu de temps. Accusé de manque d'activisme par la base, le syndicat renverse la table et boycotte le groupe de travail, qui pourtant depuis 2000 nous rendait un bon service de médiation et d'anticipation des conflits. Finalement, le syndicat souhaite également  faire trainer et attendre une période, où l'exigence de productivité est importante dans l'usine, et donc avoir un levier de pression suffisant en cas de préavis de grève.

Au moment idoine, le syndicat pose son préavis de grève et s'ensuit un négociation de 5 jours. je passe sur les détails, mais le protocole proposé en sortie de négociation comporte des avancées significatives (<=== un peu de langue de bois). En "off", le syndicat s'estime satisfait. Toutefois, le syndicat décide de s'appuyer sur un vote de salariés avant de signer. Et, problème,  le protocole est repoussé d'une courte majorité. Pourquoi ? Parce que, parmi les salariés, certains estiment que la direction n'a pas tout laché. Pour qu'elle crache au bassinet, il faut absolument aller à la grève !

Et nous voila parti pour un conflit. La grève est moyennement suivie. C'est l'occasion de  pourrir l'ambiance dans les équipes. Un de mes collègues cadre s'est fait menacer de représailles physiques en dehors du travail. Au bout de 48 heures, le situation se débloque, le direction et le syndicat proposent deux mesurettes symboliques. Re-vote, favorable ce coup-ci et le conflit s'arrête. Deux jours de grève pour rien. Quand est-ce que dans ce pays on commencera à croire au dialogue social ?

P. S. : Le déclencheur de la revendication salariale était un très "beau" communiqué de la direction nationale sur le doublement du résultat opérationnel du groupe et le versement des dividendes pour les actionnaires...

 

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