Vers de mirliton.

• Frangy en Bresse acclame la "Ségolène".
• "Sus à la poulette ! ": les éléphants barrissent,
• Mais pourtant, aucun des poils ne se hérisse,
• Pauvres mammouths, dont on aurait tondu la laine.

Vers de mirliton

• Promis à retraite par les grands d'Espagne,
• Zizou jette, avec l'aide de ses compères,
• un sort à l'ensemble de l'équipe ibère,
• les laissant partir, qui en string, qui en pagne.

Hier soir, quelques émissions de radio nous invitaient à un retour en arrière sur l'anniversaire du non au référendum.

Moi aussi, j'ai eu envie de revenir sur des écrits anciens. J'ai poussé le vice jusqu'à octobre 2002. Ben ce que j'ai retouvé ne m'a pas rassuré. Bien des questions soulévées alors me semblent toujours d'actualité. Ne ferait-on pas du surplace ?

Nous étions là... Balthazar et moi... assis sur un banc. Du haut de l'éperon des Baux de Provence, nous regardions le midi.

Balthazar lâcha dans un souffle : "alors ? quoi ?"

et moi de répondre :
-" ben, tu vois, je ne sais plus trop où j'en suis... en ce début d'année, j'avais encore un certain espoir. Je m'étais dit que nous allions avoir une année riche en débat démocratique, que nous allions enfinpouvoir trancher sur des grands problèmes, les retraites, la réforme de l'état, l'Europe, tout ça.......
Finalement,  nous avons eu droit au degré zéro de la politique. Les faits divers sont passés devant le message. On ne retient que les crachats des "jeunes" sur Chirac à Mantes la Jolie, le face à face stérile de Jospin avec des ouvriers de LU, la claque de bayrou.... et résultats, c'est Le Pen qui arrive au deuxième tour. Derrière, nous vivons deux semaines de mélodrame genre "la bête est parmi nous", tout le monde s'est promis de s'intéresser à la politique, d'être "vigilant", de remettre de la vérité dans le débat
démocratique. Mais finalement cela n'a rien changé ! le binôme infernal Chirac/Juppé en a profité pour créer un "machin" UMP qui assure une pérennité à leur hold-up sur la droite, en écartant toute idée de présenter une trame d'idées... Et à gauche, finalement, ils ont tous été soulagés de ne pas avoir gagné... ça s'est vu à leur approche "molasse" des législatives..."

-" Là tu exagères un peu" reprit balthazar, le sourire moqueur au coin des lèvres, "tiens prends une olive !"

-" je ne pense pas exagérer , la candidature de Jospin , c'est un vrai acte manqué de la gauche. Elle ne voulait pas gagner cette élection. Cinq ans de gouvernement, finalement cela use et encore plus quand il s'agit d'une cohabitation. Dans cette configuration, il est évident que Jospin, en bon huguenot, a pratiqué un politique pragmatique... avec une rigueur toute protestante mais pragmatique... et là il y avait un hic ! la gauche en France est habituée à incarner le coté "lunimeux" de la force.. le bon droit du peuple. Une interprétation délétère de Bourdieu a perpétué à gauche une "geste" de la contestation absolue du système, mais sans s'interroger si certain fondements de la gauche française comme le défense de la fonction publique d'état n'était pas à la source de certains phénomènes d'exclusion. A nous Hugo, Zola et Bourdieu !  et puis voilà Jospin, qui se présente et qui montre à la gauche française la réalité de leur pensée : la bonne vieille social-démocratie européenne avec une volonté réformiste ! et en fait la gauche ne veut plus être réformiste, car la réforme demande actuellement une certaine trempe..."

-"Certes mais maintenant, c'est Raffarin qui a les commande !" précisa Balthazar le mine un peu outré, "tiens prends une Olive !"

-" Mais, la droite n'est pas plus armée pour réformer... avec la campagne de Chirac, elle n'a mis en avant que l'insécurité... Pour l'instant, cela donne à Sarkozy un boulevard pour devenir le nouveau Pasqua, et de s'imposer de fait comme une force incontournable vis à vis de Juppé. Mais pour le reste, c'est le vide sidéral. Jacques Chirac a tout fait pour gommer les aspérités de son programme dans un style "dormez sur vos deux oreilles, braves gens". Il s'est mis dans la même situation que 1995, il a tellement vendu de salades que son premier ministre se retrouve à faire le grand écart entre les promesses et la réalité. Enfin pour reparler de 1995, la droite est tétanisée par le souvenir de ce mouvement social. Pour dépasser cette situation , il aurait fallu passer par le débat démocratique....

-" L'Europe pourrait être une voie pour trouver la voie de ce débat ?" tenta Balthazar, "tiens prends une olive !"

-" Cela reste du domaine du rêve, car le personnel politique français garde un très mauvais souvenir du dernier vrai débat, qu'a suscité l'Europe : le référendum de Maastricht. A cette époque , il aurait fallu faire un vraitravail de politique, c'est à dire , donner au peuple la vision pour comprendre. La classe politique ayant négligé de donner un sens social et populaire à cette Europe, le résultat a consacré le début de la fracture politique en France entre classe d'éducation supérieure et le reste dupays... Un indice pour finir, le dernier film de Cédric Klapisch, "l'Auberge Espagnole", est un plaidoyer vibrant pour une Europe unie dans la vie courante.... mais quelle vie courante ?, les personnages sont tous des étudiants ou des diplômés... il manque une Europe du peuple... un peu comme la France du XIXème siècle qui hésitait encore entre la nation et les particularismes régionaux..."

- "ouais, ouais, c'est pas terrible tout ça !" soupira Balthazar.

Les cigale avaient pris possession du val d'enfer pour un concert fortissimo. Au loin sur l'embouchure du grand Rhône, un groupe de canadairs faisait contre-point... Demain,  nous irons voir une belle course à Arles...

Je me tourne vers Balthazar : "t'as pas un olive ?"


PS : la tradition veut que le porteur du titre de marquis des baux soit un descendant d'un des rois mages , Balthazar , en l'occurrence...

Hier, comme je devais récupérer Simon à la crèche, j'ai profité de mon trajet de retour du travail pour écouter Daniel Mermet. L'émission du jour traitait du "cauchemar de Darwin". L'émission peut être écoutée ou téléchargée à cet endroit.

J'avais déjà rapporté les critiques émises par Philippe Val sur ce documentaire suite à un article de François Garçon, qui mettait en cause certaines thèses développées par le film.

L'émission de Daniel Mermet est intéressante sur 3 points :

• - Elle apporte un soutien engagé au cauchemar de Darwin, alors que nombreux de ses soutiens ont disparu.
• - L'auteur du film revendique le caractère allégorique du film et son caractère engagé pour une cause anti-libérale, et dans ce cadre, il récuse toute idée de preuve de ce qu'il avance.
• - La parole est donnée au contradicteur, François Garçon, qui lui aussi affirme son caractère engagé pour la cause libérale et mondialiste , et donc, une forte part de subjectivité.

J'ai bien aimé cette emission car je l'ai trouvé fort pédagogique sur la notion d'engagement, tant en bien qu'en mal. Je vous souhaite bonne écoute et un bon remue-méninge par la suite. Pour moi, ça bouillonne encore.

La mode est au nordique en ce moment. J'ai lu l'essai "faut-il bruler le modèle social français ?" d'Alain Lefebvre et Dominique Méda. Il est bien résumé dans cette note de lecture pour Alternatives Economiques.

Cela donne des envies de parler finlandais....