Laurent Fabius vient d'être écarté de la direction du PS. Il s'agit sûrement d'un nouvel épiphénomène de la guerre des ambitions pour la prochaine élection présidentielle, car le positionnement de Laurent Fabius pour le non est plus le fruit d'une stratégie que d'une conviction.

Toutefois, son discours est intéressant sur un point, qui est sûrement d'une des clés du résultat du référendum. La forme actuelle de la contruction européenne a été jugée comme un délitement de l'état providence. Il demande donc d'écouter le peuple dans sa demande de protection de la part de l'Etat.

• L'Etat est-il encore capable  de jouer ce rôle ? car les déficits sont toujours présents...
• Sommes-nous capables d'accepter l'Etat dans ce rôle ? car un des premiers sports français reste d'éviter l'impôt ou de contester l'Etat dans son action (voir le nombre important de comités contre la contruction d'infrastructures comme voie ferrée, aéroport, dechetterie, ou  zone industrielle.)

92% de la représentation parlementaire ( UMP+UDF+PS+Verts) arrive à peine à 45% des suffrages exprimés. 

Même si cela favorise le FN, la LCR ou LO dans un premier temps, une dose de proportionnelle est désormais nécessaire pour donner à l'Assemblée Nationale les couleurs de la réalité. La protestation existe, elle ne peut être ignorée. "On ne guérit pas la fièvre du malade en cassant le thermomètre".

Ce soir, Laurent Fabius a vite passé sur les conditions de renégociation du traité, s'en remettant à la procédure de révision décrite dans le dit-traité, et surtout, dont l'échéance est prévue fin 2006, c'est à dire dans longtemps. Comme plan B, c'est plutôt "light". Si la solution est un traité européen plus social, pourquoi ne sollicite-t-il pas de l'Internationale Socialiste, une médiation au niveau des PS européens pour créer à minima  "à gauche" les conditions politiques de cette renégociation ?

Laurent Fabius s'est surtout posé dans une fonction "tribunicienne" consistant à demander au PS de ne pas se couper du Peuple. On peut comprendre son soucis au vu du chiffre cité en début de note. Toutefois, le chemin est étroit entre le fait de retrouver une vocation populaire et de suivre une tentation populiste.

Le débat actuel sur le traité constitutionnel européen tourne autour de savoir si ce texte est "libéral" ou non. Libéral, diable pour les uns, but ultime pour les autres.

La lecture d'un dictionnaire est intéressante pour revenir au sens premier du mot. Selon "le Retit Robert :

LIBERAL, ALE, AUX : adj et n. m.-V. 1160 "généreux"; lat. "libéralis" voir "liberare" : libérer, affranchir; 1. (vieilli) qui donne facilement => généreux, large, munificent, prodigue. il est plus libéral de promesses que d'argent. 2 ( v 1210 "artes liberales" arts dignes d'un homme libre) arts libéraux : peinture sculpture ; (1845) mod. professions libérales, de caractère intellectuel (architecte, avocat, médecin, etc) que l'on exerce librement ou sous le seul contrôle d'une organisation professionnelle. 3 Favorable aux libertés individuelles, dans le domaine politique, économique et social (...) par ext idées libérales => large, tolérant ; qui est partisan du libéralisme (...). Contraire : avare, autocrate, dictatorial, dirigiste, fasciste, totalitaire.

A la lecture de la définition, on peut se demander ce qu'il y a de choquant à être "libéral". Peut être parce que les débatteurs de chaque coté se contentent de ce mot joker pour ne pas avoir à rentrer dans le sens profond du débat actuel : A quoi sert la concurrence ?

Les citoyens du Royaume Uni viennent de reconduire pour la troisième fois une majorité travailliste. (avec une courte avance selon les commentateurs). Dans cette phrase, il existe un mot incompréhensible pour des Français : reconduire. En effet, depuis 1978, aucune majorité n'a survécu à une élection législative en France, quelque soit son orientation.

Certains shadoks sont envieux des Gibbies, qui semblent avoir trouvé une voie satisfaisante à leurs yeux. Pourquoi ne pas faire comme eux ? D'emblée,  des Shadoks expérimentés affirment : "les solutions gibbies sont inapplicables chez les Shadoks !". Ce n'est pas faux puisqu'un Shadoks n'est pas un Gibbies, et vice versa...Logique implacable...

Alors, notre seul espoir reste dans l'abnégation  collective et individuelle à pomper pour trouver la solution Shadok qui va bien.( Shadokratos, philosophe stoïque, dans "pompes et banquets")

Bon pompage à tous !

Plum, chiit, plum, chiit, plum, chiit, plum, chiit, plum, chiit ( bruit du shadok pompant sous la lune)